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Engrais azotés : « L’impact va être extrêmement violent », selon Benoît Piètrement (FAM)

« Un certain nombre d’agriculteurs réfléchissent à modifier leur assolement pour les cultures de printemps », témoigne Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer et président de Novagrain.

Le président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer, Benoît Piètrement, également président de Novagrain, a relayé, mercredi 13 octobre, l’inquiétude de la profession concernant les prix et les disponibilités des engrais azotés.

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Alors que les industriels de la fertilisation azotée, à travers l’Unifa, viennent de prendre la parole pour signaler qu’il n’y avait « pas de craintes sur les disponibilités » concernant les engrais azotés, Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer, et aussi président du groupe coopératif Novagrain, s’est vivement inquiété de la situation en termes de prix et de disponibilités lors de la conférence de presse mensuelle dédiée aux marchés céréaliers de l’organisation.

De 180 à 615 €/t en un an pour la solution azotée

« Dans la situation où l’on est, a-t-il indiqué, on se retrouve avec des difficultés d’approvisionnement. Rien ne nous dit qu’on aura accès aux engrais azotés, quel que soit le prix. Tout cela nous complique la vie sérieusement. L’impact sur les exploitations agricoles va être extrêmement violent. »

« Ceux qui ont réussi à se couvrir en début d’été seront moins impactés, mais en règle générale, les agriculteurs sont plutôt moins couverts car les prix sont montés très rapidement dans l’été. Et ils se sont dit qu’à 300 €/t de solution azotée, au lieu de 180 €/t l’année dernière, ils allaient attendre l’hiver. Sauf qu’entre-temps le cours de la solution azotée a encore doublé pour atteindre aujourd’hui 615 €/t. »

150 à 200 €/ha de charge supplémentaire

« À ce prix-là, sur une culture de blé, la charge supplémentaire de fertilisation va être de 150 à 200 €/ha. En général, selon le type d’engrais que l’on utilise, on est à 100-150 €/ha. On monterait donc à 300-350 €/ha, juste pour la fertilisation azotée. Cela fait extrêmement mal alors qu’on pouvait se réjouir des prix élevés des céréales. »

« Les engrais azotés sont essentiels. S’il n’y a pas d’engrais azotés, il n’y aura pas de production. Un certain nombre d’agriculteurs réfléchissent à modifier leur assolement, pour les cultures de printemps, en limitant les cultures les plus demandeuses en azote (comme le maïs) et en s’orientant vers de l’orge de printemps, du tournesol, voire des protéagineux. »

Renaud Fourreaux

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